une petite balade dans les Cerces

L’Aventure au bout de la Clarée un jour de soleil. Il y avait bien longtemps que je n’étais remonté là-haut. Puis d’un coup un soleil un peu lunaire d’une fin d’après-midi froide nous jette vers ce sommet. Vivement nous quittons le monde connu des Béraudes avec ses  i-baladeurs pour nous retrouver dans un vallon abandonné depuis peu par les glaces du würm. Silence des calcaires et des schistes verts et rouges. Au fin fond du Ladakh j’ai croisé leur rire en vert et rouge; mais là-bas ils me parlaient de continents à la dérive. L’Inde flottant au grès des soubresauts de l’écorce vers l’immobile plateau tibétain. Ici nous marchons bien avant le tertiaire himalayen.Tout se » mélange les schistes du primaire les calcaires charriés et quelques restes de volcanisme. Où posons-nous nos vibrams ? juste sur le planchers d’un océan perdu. Arrivés tout trois, sur l’arête effilée les schistes verts nous griffent, pieds et poings. Au loin (quelques mètres) la vierge des Cerces attend le prochain orage et ses cheveux d’acier se dressent. Ils marquent la frêle séparation du ciel et de la roche . La Vierge tend son regard de martyre vers l’au-delà de son fils. Et nous nous filons vers le regard profond du lac. Un oeil vide noir et froid pour un saucisson-mars, il est  2 heures et le Tour de France rabote le pavé et les campings-carsdu Galibier hument pastis et kro à gogo. Nous sommes bien là-haut à quelques cornes des bouquetins loin et malheureusement si proche de TFone.  Bises à quelqune sur sa dune.